Redéfinir le partenariat

Redéfinir le partenariat

Comme rapporté dans mon billet précédent, j’ai participé mardi dernier à une table de discussion intitulée Redéfinir le partenariat donneurs d’ordres-fournisseurs pour rétablir la confiance et aller de l’avant, dans le cadre de la conférence Infrastructures et grands projets organisée par Les Affaires.

La discussion était animée par René Vézina et les deux autres invitées étaient Manon Bertrand, présidente du conseil d’administration de l’Association de la construction du Québec (ACQ) et Mély Cung, directrice des approvisionnements par intérim, Services publics et approvisionnement Canada (SPAC) – Région du Québec.

Le thème de la discussion nous a amenés à livrer notre point de vue sur les questions d’intégrité, de confiance et de partage de risques entre les partenaires d’un projet.

Entre autres, nous avons pu rappeler les nombreux changements dans l’écosystème de la construction au cours des dernières années. Les firmes de génie-conseil ont pris les grands moyens pour transformer leur gouvernance et resserrer les contrôles en matière d’éthique et d’intégrité. L’industrie de la construction a fait son travail également, notamment avec la mise en œuvre d’un programme d’intégrité par l’ACQ. Et les différents paliers gouvernementaux ont mis en place un train de mesures, politiques, lois et règlements pour améliorer les pratiques d’octroi et de gestion des contrats.

Ces changements majeurs contribuent à rétablir la confiance. Et le projet de loi no 108, avec la création de l’Autorité des marchés publics, est une autre mesure d’envergure qui contribuera à rétablir la confiance en répondant bien à la recommandation #1 de la Commission Charbonneau… si on fait exception du fait que le projet de loi actuel ne couvre pas les municipalités, une incohérence que nous ne manquerons pas de souligner lors des consultations en commission parlementaire.

La réactivation du Forum d’échanges sur les contrats des organismes publics dans le domaine de la construction et le Passeport Entreprises sont d’autres excellentes initiatives qui encouragent le rétablissement de la confiance dans l’écosystème de la construction et dans tout le domaine des contrats publics.

Malgré ces initiatives encourageantes, un grand constat demeure : la communication entre les différents intervenants dans l’écosystème de la construction est souvent difficile.

Dans une autre intervention plus tôt en matinée, le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, a résumé en quelques mots un des grands défis du moment : « le problème de réputation vécu ces dernières années nuit beaucoup au dialogue et fait en sorte que malheureusement, il y a eu une coupure. Le dialogue doit reprendre au plus vite, c’est extrêmement important. »

En conclusion de notre discussion, nous avons abordé la question du partage de risques. Depuis quelques années, certains donneurs d’ouvrage imposent des risques considérables, parfois déraisonnables, aux firmes de professionnels et aux entrepreneurs. Souvent, le but recherché est d’éviter d’avoir à gérer des « extras ». Je peux comprendre l’objectif, mais l’imposition de clauses excessives n’est pas la solution. Au contraire, cela peut faire augmenter inutilement le montant des soumissions et décourager des soumissionnaires potentiels. Nous avons été témoins d’exemples concrets. Ce genre de pratique ne contribue d’aucune façon à rétablir la confiance entre les donneurs d’ouvrage et les fournisseurs.

De meilleures approches sont à notre portée. Dans un prochain billet, j’aborderai la perspective de l’AFG sur la réalisation d’infrastructures publiques durables.

 

Photo de couverture : de gauche à droite, l’animateur René Vézina, Mély Cung, Manon Bertrand et André Rainville.

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