Affaires publiques
21 avril 2020
Depuis ce lundi 20 avril, les travailleurs de la construction ont repris leurs activités sur certains chantiers de construction résidentielle. Nous pouvons prochainement nous attendre à la relance des chantiers de construction dans d’autres domaines.
Dans ce contexte, l’AFG a souhaité valider le niveau de maintien des activités et des ressources dans le secteur du génie-conseil, ainsi que le niveau de préparation en vue de la réouverture des chantiers de construction.
Impacts de la COVID-19 sur les activités en génie-conseil
Bien qu’un petit nombre de firmes soit parvenu à maintenir plus de 90 % des activités, la plupart des firmes de génie-conseil sont grandement affectées par la fermeture des bureaux et, surtout, des chantiers. Le travail à distance a quand même permis à 50 % des firmes de maintenir plus de 80 % des activités.
La pression à la baisse sur les activités se fait toutefois de plus en plus forte, puisque ce même pourcentage des firmes pouvant maintenir 80% des activités était de 96 % lors de notre premier sondage le 18 mars et de 58 % à notre deuxième sondage au 30 mars.
La situation se détériore également au niveau des mises à pied, de plus en plus nombreuses.
En effet, alors que 46 % des firmes avaient réussi à limiter les mises à pied à moins de 10 % des effectifs à la fin mars, elles sont maintenant 42 % à pouvoir le faire.
Niveau de préparation au retour sur les chantiers
Bonne nouvelle : 88 % des firmes de génie-conseil, qui assurent la surveillance des travaux de nombreux projets de construction, ont déjà prévu des mesures additionnelles pour assurer la santé et la sécurité des employés au chantier le moment venu.
Parmi les répondants, la plupart prévoient suivre les mesures recommandées par la CNESST (consultez le GUIDE COVID-19 – Chantiers de construction).
Malgré cela, près de la moitié des firmes (46 %) affirment qu’une formation aux employés serait utile. L’AFG examine la possibilité d’offrir cette formation dans les prochains jours.
Les firmes de génie-conseil prêtes à réagir rapidement
À compter de l’annonce de la relance, 38 % des firmes estiment être prête à retourner sur les chantiers sans aucun délai. Un autre 42 % pourraient déployer le personnel sur les chantiers en quelques jours seulement, alors que 15 % prévoient être opérationnelles en une (1) semaine.
En résumé, 95 % des firmes de génie-conseil se disent prêtes à retourner sur les chantiers en moins de 7 jours.
Si le délai de préparation ne représente pas un défi majeur, c’est moins évident au chapitre de la disponibilité de l’équipement de protection individuel.
La moitié des firmes seulement ont l’équipement nécessaire pour tous leurs employés, mais 42 % reconnaissent que les quantités sont limitées. Entre autres, on signale qu’il est très difficile de mettre la main sur des masques et que l’augmentation de la demande entraîne des délais de livraison.
Pour l’autre moitié, des commandes sont attendues ou une solution d’urgence est recherchée.
Des problèmes en vue
D’autres problèmes sont anticipés par les dirigeants des firmes de génie-conseil. Entre autres, 50 % craignent d’avoir des difficultés à obtenir le remboursement des coûts supplémentaires reliés aux mesures d’hygiène et aux délais causés par les mesures de sécurité. Ces coûts risquent d’être assez importants et déjà certains donneurs d’ouvrage semblent vouloir injustement fermer la porte. Le même problème est évidemment anticipé au niveau de la gestion des demandes des entrepreneurs (23 %).
Heureusement, certains autres donneurs d’ouvrage comme le ministère des Transports reconnaissent l’aspect exceptionnel de la situation et ont déjà prévu, lors de la fermeture des chantiers, rembourser certaines dépenses supplémentaires reliées à la COVID-19.
Autre préoccupation importante : malgré les guides publiés par la CNESST et l’INSPQ, 46 % des firmes entrevoient des difficultés à respecter la distanciation sociale et les mesures sanitaires sur les chantiers. La capacité d’adaptation des grands chantiers résidentiels relancés cette semaine nous donnera rapidement un aperçu de la réalité. C’est souvent plus facile pour les chantiers de génie civil, les spécialistes en environnement et l’ingénierie des sols et matériaux.
Finalement, la dernière grande inquiétude concerne la disponibilité de la main-d’œuvre (38 %), notamment en raison des garderies et des écoles fermées, mais aussi des nombreux chantiers qui pourraient démarrer en même temps et des mises en quarantaine qui surviendront inévitablement.
En conclusion, tout n’est pas parfait, mais de façon générale les firmes de génie-conseil sont prêtes à retourner sur le terrain.
L’annonce de la relance des chantiers de construction serait même bienvenue à court terme. Mais si cela devait se faire graduellement, la prochaine étape de déconfinement devrait absolument comprendre les activités qui présentent de faibles risques de contagion, et qui sont d’une importance capitale pour la relance de l’ensemble de l’industrie de la construction, comme les inventaires, les investigations géotechniques et les relevés. Ce sont des activités qui devraient être considérées comme prioritaires, puisque chaque journée de pause qui s’additionne causera des retards importants et des ralentissements de plus en plus grands dans la réalisation des projets et la relance de l’économie. L’AFG poursuit ses représentations à cet effet auprès des donneurs d’ouvrage et du gouvernement.