L’ingénierie au service de la santé (2/2)

L’ingénierie au service de la santé (2/2)

Le premier billet de cette série revenait sur la réaction rapide des firmes de génie-conseil, au printemps 2020, afin d’aider les établissements de santé à adapter en vitesse leurs installations pour affronter la pandémie de COVID-19.

Dans des délais extrêmement courts et avec des difficultés d’approvisionnement en équipements, les professionnels ont trouvé des solutions pour répondre aux besoins urgents.

« Les solutions temporaires étaient parfois les seules options envisageables dans des délais aussi serrés, en raison des contraintes de résistance aux tremblements de terre et des règles d’urbanisme », indique Serge Laurence, un expert dans le domaine pour la firme gbi. L’équipe de gbi a d’ailleurs réalisé en quelques mois un aménagement temporaire de 70 lits à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur.

Quand la crise sera terminée, il faudra toutefois penser à des solutions efficaces à long terme.

Déjà, la conception des hôpitaux se fait en BIM (modélisation des données du bâtiment), un processus intelligent basé sur un modèle 3D.

« Les performances énergétiques sont maximisées. Au niveau du contrôle des systèmes, il y a vraiment eu des innovations dans les dernières années, surtout du côté du développement et de l’intégration en bâtiment intelligent », selon Serge Laurence.

Louis Boissonneault, de la firme WSP, voit lui aussi un potentiel intéressant de ce côté : « par exemple, les systèmes dans certains hôpitaux permettent de renverser l’utilisation de la ventilation à l’aide d’un simple bouton, pour créer instantanément des chambres à pression négative en mode pandémie. »

Des technologies pour hôpitaux intelligents

L’intégration des technologies dans des hôpitaux « intelligents » promettent des bénéfices intéressants, comme l’illustrent ces quelques exemples tirés d’un webinaire récent de Maya HTT, membre associé de l’AFG : réduction du temps perdu à localiser des équipements mobiles, diminution efficace de la consommation d’énergie dans les espaces inutilisés, priorités d’alarmes pour les patients, etc.

D’autres types de technologies visent d’améliorer la prévention des infections et l’efficacité des processus…

Aux postes de lavage des mains, des systèmes pour ozoner l’eau peuvent réduire les risques d’infection directement à la source.

Les lampes à UVC, assez populaires aux États-Unis et ailleurs au Canada, peuvent neutraliser les virus et bactéries. Cette technologie peut notamment être installée dans des toilettes automatisées. Elle est aussi utilisée en format portatif.

Autre exemple : l’inclusion d’ions de cuivre dans les matériaux des surfaces fréquemment utilisées (comme les poignées de porte ou les chaises de salles d’attente) serait efficace pour tuer les bactéries.

Au niveau des opérations, la distribution automatisée du matériel médical et des produits alimentaires pourrait être utilisée davantage. Au CHUM, le matériel est récupéré par la machinerie robotisée directement dans les camions de livraison et livré via les ascenseurs de service aux bons départements en fonction des codes de produits. En plus de sauver du temps, cela limite les manipulations et les contacts.

Finalement, le concept d’approche modulaire pourrait être exploité davantage dans les projets d’hôpitaux, croit Claude Décary de Bouthillette Parizeau : « comme société, une avenue intéressante serait de développer des standards et des modules préfabriqués pour accélérer les processus de conception et de construction, en fonction d’une banque centrale d’intelligence sur les besoins dans le domaine. »

Les ingénieurs n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions et les technologies ne sont pas toutes prêtes à être intégrées. Ceci dit, les innovations technologiques se développent rapidement et permettront bientôt de proposer des solutions intéressantes pour améliorer les soins de santé.

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