Relance du génie-conseil : le temps de rebâtir (1/2)

Relance du génie-conseil : le temps de rebâtir (1/2)

Vendredi dernier, j’étais parmi la centaine de dirigeants de l’industrie du génie-conseil et du milieu des affaires réunis à Montréal pour le colloque Relance du génie-conseil : le temps de rebâtir, organisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

Je vous résume certains des points saillants du colloque, qui s’est déroulé sous la présidence d’honneur de Richard Payette, président et chef de la direction, Manuvie Québec.

D’abord, le président-directeur général de la FCCQ, Stéphane Forget (photo de couverture), a insisté sur l’importance de sortir du climat de « méfiance excessive », soulignant les préoccupations de la FCCQ pour relancer un secteur « stratégique » pour le Québec.

M. Forget a rappelé, à juste titre, le rôle déterminant du génie-conseil dans de nombreux secteurs économiques et dans toutes les régions du Québec, avec des expertises diversifiées qui offrent une plus-value nettement sous-estimée dans la planification et la réalisation de projets de toute nature. Le mot-clé, selon lui : « confiance ».

C’est peut-être effectivement la clé de la relance pour l’industrie du génie-conseil.

Les firmes ont déjà pris de nombreuses mesures en matière de gouvernance et d’éthique, et le gouvernement du Québec a adopté plusieurs lois, règlements et politiques, comme l’a rappelé Philippe Raymond (EY).

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Philippe Raymond (EY), Michel N. Houle (exp) et Gaétan Demers (WSP)

 

Dans un contexte qui demeure parfois difficile, les panélistes Michel N. Houle (exp) et Gaétan Demers (WSP) ont néanmoins exprimé leur souhait de rétablir la relation de confiance avec les donneurs d’ouvrage publics pour retrouver toute la passion, l’imagination, la motivation et la collaboration qui animent les ingénieurs dans la réalisation des projets d’infrastructures.

Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié la contribution sur ce panel d’Alain Lavoie (Irosoft), qui a dressé un parallèle très intéressant entre les difficultés vécues par l’industrie du génie-conseil et celles des firmes de consultants en informatique au cours des dernières années.

L’approche pour faire face à la crise en informatique a été d’entreprendre avec le gouvernement un dialogue axé sur la recherche de solutions, visant entre autres à normaliser les processus, augmenter la concurrence et améliorer les façons de faire, avec un certain succès. Comme le suggérait M. Lavoie, une démarche similaire est entreprise par l’industrie du génie-conseil. Il entrevoit même la possibilité pour les deux industries de travailler en collaboration sur certains enjeux communs.

Sur une note positive, le directeur général de l’ÉTS, Pierre Dumouchel, a affirmé que l’intérêt pour l’industrie de la construction et du génie-conseil était toujours bien présent, avec une augmentation constante des inscriptions en génie de la construction et une relève compétente, dévouée et prête à répondre aux besoins.

Pierre Dumouchel (ÉTS) et Robert Landry (SNC-Lavalin)
Pierre Dumouchel (ÉTS) et Robert Landry (SNC-Lavalin)

 

Dans la dernière table ronde de la journée, Alex Brisson (Norda Stelo) et Robert Landry (SNC-Lavalin) ont abordé les opportunités de rebâtir le génie-conseil au Québec et hors frontières.

Robert Landry a d’abord rappelé les investissements massifs d’un bout à l’autre du pays dans le domaine des infrastructures, un secteur pour lequel la firme est passée en mode embauche.

Alex Brisson (Norda Stelo)
Alex Brisson (Norda Stelo)

Selon lui, la relance du génie-conseil passe nécessairement par de saines relations basées sur la confiance et la responsabilisation, et ce, avec une clientèle diversifiée et engagée à accomplir un travail de qualité en collaboration avec des ingénieurs compétents et motivés.

De son côté, Alex Brisson a référé à son expérience de partenariats basés sur la confiance avec des clients privés. Il a présenté un modèle très intéressant d’une grande entreprise industrielle qui module l’octroi des contrats en tenant compte du rendement antérieur, avec un suivi régulier de la performance. C’est peut-être le genre de pratique dont le secteur public pourrait s’inspirer.

La suite dans mon prochain billet (ici) avec un retour sur l’allocution de la ministre Dominique Anglade…

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