Génie québécois
10 mars 2025
La Série Leaders se poursuit avec Jean-Philippe Tremblay, président de la firme Laforest Nova Aqua, connue sous l’abréviation LNA. La firme se spécialise en environnement et surtout en hydrogéologie, un domaine fascinant qui représente plus de 85 % de son chiffre d’affaires.
L’hydrogéologie, soit la « spécialité de l’eau souterraine », est une expertise de niche au Québec.
LNA fait beaucoup de projets d’approvisionnement en eau potable via des sources d’eau souterraine, ainsi que des études hydrogéologiques, notamment pour des firmes en géotechnique.
La firme compte des clients très diversifiés, qui ont des objectifs différents. Par exemple, les producteurs maraîchers recherchent avant tout de grandes quantités d’eau.
Pour d’autres clients, comme les municipalités, c’est davantage la qualité de l’eau qui est privilégiée. Entre autres, des municipalités dont une source d’eau contient de l’arsenic ou du manganèse doivent assumer des coûts de traitement élevés. Elles vont donc souhaiter trouver des sources d’eau de meilleure qualité.
Jean-Philippe Tremblay, lui-même hydrogéologue, explique comment LNA parvient à trouver de bonnes sources d’eau potable.
« La qualité de l’eau est beaucoup tributaire du type de roche. Nous allons donc regarder les horizons géologiques qui offrent un meilleur potentiel en termes de qualité de l’eau. Il s’agit d’une expertise assez pointue et c’est vraiment grâce à l’expérience de nos professionnels, qui ont fait plusieurs recherches du genre dans différents contextes géologiques, que nous sommes en mesure de bien répondre aux besoins des clients. »
En réponse à une question sur l’inventaire des eaux souterraines au Québec, Jean-Philippe Tremblay souligne dans notre discussion les progrès significatifs depuis l’implantation du Programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines (PACES).
Selon lui, ce programme donne beaucoup d’information sur les zones aquifères d’un point de vue régional. Cette information est très utile comme point de départ pour orienter les recherches localement sur le terrain.
Depuis le cas de Walkerton en Ontario, une réglementation a été mise en place au Québec et continue d’évoluer, ce qui lui permet d’affirmer que nous sommes sur la bonne voie.
Pour Jean-Philippe Tremblay, le suivi piézométrique sera une clé pour la gestion de l’eau souterraine dans le futur. Il faut miser sur l’innovation pour améliorer la collecte de données.
« Nous travaillons de concert avec des chercheurs du domaine académique, comme l’INRS, Polytechnique et l’ÉTS, pour développer des technologies qui permettront de mieux suivre la ressource en eau souterraine. Au Québec, il n’y a pas encore d’exigences au niveau des suivis, donc il sera important de trouver les bons outils pour avoir une meilleure idée des fluctuations de l’eau souterraines au fil des années. »
Bon visionnement!