Appels d’offres publics et innovation

Appels d’offres publics et innovation

Le Québec est une terre fertile en matière de créativité et d’innovation. Ne devrait-on pas mettre ce principe à l’œuvre dans notre façon de gérer les appels d’offres publics? Quelles sont les meilleures pratiques, au-delà de la sélection basée sur la compétence (SBC) que le Québec aurait avantage, à notre avis, à mettre en place dans le monde municipal?

C’est pour apporter de l’eau à ce moulin que l’AFG a appuyé la tenue, le 9 septembre dernier, de la Conférence Les Affaires sur les appels d’offres publics : de l’identification des besoins jusqu’à l’octroi du contrat. J’ai été heureux d’y retrouver plusieurs représentants de nos membres.

Xavier Bezançon, expert français des marchés publics européens et auteur de nombreux ouvrages, y a présenté les pratiques française et européenne, notamment la nouvelle tendance à recourir à des contrats CREM (conception, réalisation, exploitation et maintenance), par lesquels le fournisseur doit faire la preuve de la performance de l’ouvrage quant à son exploitation et sa maintenance, durant une période de deux ans par exemple, avant de livrer l’ouvrage à la collectivité.

Selon d’autres conférenciers, les donneurs d’ouvrage publics devraient faire connaître leurs projets d’investissements bien à l’avance, pour une meilleure préparation des fournisseurs. Ils pourraient aussi réaliser des études de marché dans le cadre d’une démarche qualité/prix ou d’un appel de manifestation d’intérêt, pour cerner les fournisseurs aptes à répondre à un appel d’offres.

Ils devraient fournir des documents plus complets qui expliquent clairement les exigences du projet ou même, dans des cas particuliers, faire une présentation du projet aux fournisseurs avant de lancer le processus d’appel d’offres. Ils pourraient également organiser une visite de chantier au début du processus, sinon faire une présentation vidéo du site des travaux, et donner plus de temps pour la préparation des soumissions.

Un autre point intéressant avancé est que les donneurs d’ouvrage devraient donner plus de rétroaction à la suite des appels d’offres, pour favoriser l’amélioration continue des consultants. Et finalement, les tarifs des professionnels œuvrant dans les contrats publics devraient être revus à la hausse pour se rapprocher des tarifs en vigueur chez les clients du secteur privé.

Somme toute, une excellente conférence qui nous donne amplement matière à réflexion.

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