Le génie-conseil québécois: un rôle stratégique pour aujourd’hui et demain

Le génie-conseil québécois: un rôle stratégique pour aujourd’hui et demain

De la conception des grands chantiers d’infrastructures à la construction d’une école de quartier en passant par la création de centres urbains résilients, le génie-conseil est essentiel à la qualité de vie des communautés. Voyez comment les professionnels et professionnelles de cette industrie contribuent à améliorer notre quotidien dans ce reportage XTRA publié dans La Presse le 11 juin 2024.

Photo Stantec

Alors que l’Association des firmes de génie-conseil du Québec (AFG) célèbre son 50e anniversaire, le rôle de l’industrie prend une dimension plus stratégique que jamais en offrant des expertises diversifiées dans des domaines tels que les infrastructures, l’efficacité énergétique, l’environnement ou le secteur industriel. Au Québec, le génie-conseil génère plus de 4 milliards de dollars en retombées économiques directes et emploie près de 28 000 talents d’ici.

« L’évolution des firmes de génie-conseil est intimement liée à celle du Québec moderne, souligne Bernard Bigras, président-directeur général de l’AFG. Il y a 50 ans, ces firmes participaient à la construction des grands barrages hydroélectriques. Elles contribuaient aussi à rapprocher les régions en concevant les liens autoroutiers qui les unissent maintenant. »

Aujourd’hui, cette industrie est au premier plan de la transition énergétique pour faire face aux changements climatiques.

Au-delà des bâtiments et des routes, créer des cadres de vie

L’AFG représente 70 firmes d’ingénierie, petites et grandes. Leur expertise multidisciplinaire leur permet d’assumer un rôle hautement stratégique dans la réalisation de projets responsables et durables. Impliquées dès les phases de planification et de conception, ces firmes ont la capacité d’identifier les meilleures solutions et de donner plus de valeur aux infrastructures, aux bâtiments ou aux projets industriels, comme le fait remarquer le président-directeur général de l’AFG.

« Le conseil stratégique en amont des projets permet d’optimiser les coûts et les impacts environnementaux. C’est là que se trouve la plus grande valeur ajoutée. Croire que le génie-conseil se résume à la préparation de plans et devis, c’est faire abstraction de toute cette capacité multianalyse. »

Bernard Bigras, président-directeur général, AFG

Comment ces expertises se concrétisent-elles ? Quelques exemples ici : en interprétant les données démographiques pour bien planifier la construction d’un hôpital qui servira aux générations futures; en combinant l’ingénierie traditionnelle, la connaissance des sols et l’anthropologie pour augmenter l’acceptabilité sociale d’un projet; ou encore en construisant des infrastructures résilientes, capables d’absorber l’impact des changements climatiques.

Photo Norda Stelo

Le saviez-vous ?

Selon les plus récentes données de l’Ordre des ingénieurs du Québec, l’industrie du génie-conseil compte 23 % de femmes, comparativement à 16 % dans l’ensemble de la profession.

Les femmes ingénieures occupent une place de plus en plus importante en génie-conseil, où elles amènent une vision complémentaire. C’est aussi le cas dans d’autres spécialités, comme l’environnement. Nous encourageons la diversité sous toutes ses formes pour créer encore plus de valeur dans nos projets.

Suzanne Demeules, présidente du conseil d’administration de l’AFG

Le génie-conseil à l’œuvre

Pour les communautés

En 2022, les pluies abondantes présentaient un grave danger de glissements de terrain au Saguenay. Appelée à intervenir rapidement, la firme de génie-conseil Englobe a décelé des fissures importantes à La Baie, ce qui a mené à une première évacuation préventive. Le 13 juin, le risque s’est confirmé : de dangereuses coulées de boue ont emporté l’une des résidences évacuées. Dans les semaines qui ont suivi, Englobe a joué un rôle de premier plan, notamment pour évaluer le risque de sécurité dans les environs, rassurer la population et implanter une solution innovante pour restaurer et sécuriser le talus endommagé.

Pour s’adapter aux changements climatiques

La place des Fleurs-de-Macadam, à Montréal, nommée ainsi en hommage à Jean-Pierre Ferland, est la première place multifonctionnelle inondable (en anglais : water square) au Québec. Ce projet visionnaire a permis de revaloriser le site d’une ancienne station-service en le transformant en un espace public accueillant. En plus de sa portée sociale, l’infrastructure urbaine a aussi pour fonction de mieux gérer les eaux pluviales. L’ingénierie de cette place résiliente a été réalisée par la firme EXP, qui a su réunir des expertises en architecture du paysage, en génies électrique et civil ainsi qu’en structure pour concevoir ce lieu distinctif aux dimensions multiples.

Pour mieux consommer

Lorsqu’on lui a donné le mandat de remplacer les systèmes de chauffage et de ventilation de l’école primaire de la Clé-des-Champs, à Mirabel, la firme gbi a réalisé un tour de force : implanter une toute nouvelle technologie géothermique avant la rentrée ! Résultat : l’établissement scolaire est aujourd’hui le premier au Canada à intégrer des puits à colonne permanente, une innovation qui permet de chauffer et refroidir efficacement le bâtiment au moyen de l’eau souterraine. Cela représente une réduction des gaz à effet de serre de 99 % par rapport au système de chauffage existant.