Vers la création de Mobilité Infra Québec

Cette semaine à l’Assemblée nationale se tiennent les consultations particulières sur le projet de loi 61, qui vise la création de Mobilité Infra Québec.

Cette nouvelle agence aura pour mission d’effectuer l’analyse d’opportunité, la planification et la réalisation de projets complexes de transport, plus particulièrement dans le domaine des transports collectifs.

Le gouvernement souhaite ainsi centraliser la planification en matière de transport collectif au Québec, développer une plus grande expertise, et réduire les coûts et les échéanciers des projets.

L’AFG adhère à cette vision et a transmis dans le cadre des consultations un mémoire pour adresser ses recommandations au gouvernement.

Dans le même esprit que le projet de loi 62

La création de Mobilité Infra Québec s’inscrit dans le même esprit que le projet de loi 62, qui est à l’étape de l’étude détaillée.

La vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, compte d’ailleurs sur l’adoption du projet de loi 62 et l’introduction de nouveaux modes de réalisation pour permettre à Mobilité Infra Québec d’atteindre ses objectifs.

En effet, l’utilisation des modes collaboratifs est un élément clé pour améliorer l’efficacité et optimiser les échéanciers et les coûts des grands projets, qui sont réalisés dans des environnements de plus en plus complexes.

En fait, avant même de parler de modes collaboratifs, on peut avancer qu’une meilleure collaboration est à la base du succès des projets. C’est d’ailleurs un thème qui sera sans doute récurrent lors des consultations particulières en cours, notamment avec les acteurs du monde municipal et les sociétés de transport collectif qui se questionnent sur la place qui leur reviendra dans les grands projets à venir, sans parler des questions de financement.

D’autres éléments soulèvent également des interrogations. Par exemple, la définition d’un « projet complexe » ou les intentions du gouvernement au niveau du partage des risques sont encore à préciser.

Les contours des modes de réalisation collaboratifs qui seront adoptés par le gouvernement et Mobilité Infra Québec sont demeurent aussi plutôt flous. Dans ce domaine, il existe autant de variantes que de donneur d’ordres (voire même de projets). De plus, les modes « alternatifs » et les véritables modes collaboratifs, tels que la réalisation de projet intégrée (RPI), sont bien différents et ne susciteront pas le même intérêt selon les intervenants.

Malgré ces questions en suspens, l’esprit du projet de loi semble aligné dans la bonne direction.

S’inspirer de ce qui se fait de mieux

Avec la création de Mobilité Infra Québec, on peut espérer que le développement d’une expertise pointue en transport collectif permettra d’utiliser au maximum les nouvelles technologies, y compris les jumeaux numériques et l’intelligence artificielle, et de viser les plus hauts standards de qualité.

À cet égard, la création de la nouvelle agence constitue une belle opportunité de mettre à contribution les expertises de l’industrie du génie-conseil, notamment celles acquises lors de projets réalisés à l’étranger.

Dans son mémoire, l’AFG souligne d’ailleurs que l’implication des professionnels du génie-conseil dès les étapes préliminaires est essentielle, et insiste sur l’importance de ne pas sacrifier la qualité et la durabilité des projets pour des économies à court terme.

C’est lors des étapes préliminaires que les différents professionnels qui conçoivent les projets sont en mesure de proposer des solutions qui assurent la qualité et la durabilité des infrastructures, en tenant compte notamment des changements climatiques. De plus, les économies les plus importantes dans la planification et la réalisation des projets sont souvent réalisées en amont.

Je vous invite à consulter notre mémoire pour en savoir plus et pour voir nos recommandations.

Photo de couverture : plusieurs firmes de génie-conseil collaborent à la réalisation du REM, un projet dirigé par CDPQ Infra.