Affaires publiques
26 septembre 2019
Nous venons de vivre une semaine exceptionnelle de sensibilisation aux changements climatiques.
Un des faits saillants est l’adoption à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec de cette motion :
Que l’Assemblée nationale déclare à son tour l’urgence climatique, et qu’elle demande au gouvernement du Québec d’harmoniser l’ensemble de ses choix politiques avec cette situation de crise, en prenant tous les moyens nécessaires afin de réduire rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
Le libellé place la barre très haute. Ceci dit, entre l’adoption d’une motion et son application concrète, l’écart est aussi très grand…
Cette motion a été adoptée le même jour que la publication d’un rapport spécial par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’impact des changements climatiques pour l’avenir des océans et de la cryosphère (les grandes calottes glaciaires et autres surfaces glacées).
Le rapport met en lumière les bénéfices d’une adaptation ambitieuse et efficace au profit du développement durable et, à l’inverse, les coûts et les risques toujours plus élevés liés à l’inaction.
La fonte des glaciers, l’élévation du niveau de la mer et les phénomènes côtiers extrêmes sont parmi les nombreuses conséquences du réchauffement de la planète.
À titre d’illustration, le rapport indique que les inondations côtières dont la récurrence est de 100 ans dans l’Ouest canadien et dans les Maritimes se produiront chaque année. Ce genre de phénomène aura des conséquences catastrophiques pour des milliers de personnes.
Ce énième cri d’alarme de la communauté scientifique fait écho à l’intervention de Greta Thunberg à l’ONU en début de semaine, qui déplore l’inaction des gouvernements et qui demande aux décideurs d’écouter les scientifiques.
Difficile aujourd’hui d’être en désaccord avec les fondements de ce message. La science peut expliquer les changements climatiques dont les effets sont de plus en plus visibles, et prévoir, dans une certaine mesure, les impacts à venir.
Et j’irai plus loin en ajoutant que les scientifiques, ainsi que les ingénieurs dont la profession relève des sciences appliquées, sont aussi ceux qui peuvent développer des solutions pour s’adapter aux changements climatiques et réduire notre empreinte carbone.
Je vous invite notamment à voir comment les ingénieurs de BBA ont permis la capture et la valorisation du CO2 dans une usine à Saint-Félicien avec la technologie de l’entreprise québécoise CO2 Solutions, comment ceux de AECOM ont développé un atlas du potentiel hydroélectrique de la République de Guinée ou encore comment ceux de Tetra Tech ont trouvé une solution pour protéger et réhabiliter le littoral de l’anse du Sud à Percé, face à l’érosion côtière en constante progression en Gaspésie depuis le début des années 2000, et qui devient un enjeu encore plus prioritaire avec l’augmentation des phénomènes côtiers extrêmes.
Ce sont simplement quelques exemples de projets tirés de notre dernier concours d’excellence, mais rares sont les projets d’ingénierie qui ne tiennent pas compte du développement durable de nos jours, que ce soit au niveau de l’efficacité énergétique, de la réutilisation des matériaux, de la réduction des émissions de polluants, etc. Ce vendredi, des centaines d’ingénieur(e)s participeront à la marche pour le climat. Mais le rôle des ingénieurs dépasse largement la sensibilisation au problème climatique. Les ingénieurs sont prêts à apporter des solutions à grande échelle. Il ne manque que la volonté politique.