Affaires publiques
8 juin 2016
Vendredi dernier, j’ai participé au forum de mobilisation « Vers une stratégie québécoise pour l’écosystème de la construction » organisé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ). Cette journée de réflexion à laquelle était conviées différentes parties prenantes de l’écosystème de la construction visait à revaloriser notre industrie et souligner sa contribution au développement socioéconomique du Québec.
À cette occasion, le CPQ a dévoilé une étude réalisée par Deloitte et faisant état des forces, des faiblesses et des défis à relever pour cette industrie. Tous les partenaires présents ont applaudi l’initiative du CPQ et souligné que les résultats de cette étude sont effectivement un bon point de départ pour caractériser cette industrie et faire valoir son apport à l’économie du Québec. Il s’agit en effet du 4e secteur de l’économie, avec un PIB de 22,4 milliards de dollars et 267 500 emplois directs en 2014, soit 6,5% du PIB du Québec et 6,6% de l’emploi total. Ce portrait représente très certainement une carte de visite qui ajoute de la crédibilité aux divers acteurs de l’industrie qui pourront s’en servir pour faire valoir leur point de vue.
Parmi les sujets abordés par les participants, figure celui des honoraires, et plus particulièrement les retards de paiement. Plusieurs ont rappelé les conséquences néfastes de cette problématique qui affecte la compétitivité du secteur et menace la santé financière des entreprises.
La règle du plus bas soumissionnaire a également été grandement dénoncée, aussi bien par les professionnels que les donneurs d’ouvrage. Tous s’entendent pour dire que cette pratique est un frein à l’innovation et à la recherche de solutions optimales.
J’ai par ailleurs profité de ma participation à un panel pour mettre l’accent sur les meilleures pratiques d’octroi et de gestion des contrats, et le besoin de simplifier l’accès aux contrats publics, entre autres pour permettre aux firmes de toutes les tailles de percer les marchés publics.
L’absence de cohésion dans l’encadrement réglementaire fut aussi pointée du doigt. La règlementation, souvent excessive, est mise en œuvre par différentes instances gouvernementales sans avoir une vision globale et cohérente. Ce manque de structure pour considérer les besoins de l’industrie avec une vue d’ensemble est très certainement un frein à l’essor de cet écosystème.
Au-delà des discussions fort intéressantes, ce genre de forum est tout à fait nécessaire pour permettre aux parties prenantes d’échanger sur des problématiques communes. Maintenant que nous avons en main la démonstration que cet écosystème est un pilier majeur pour le développement socio-économique du Québec, il va falloir prioriser les objectifs que nous souhaitons atteindre. Les acteurs impliqués dans cette réflexion vont devoir collaborer afin de développer un plan d’action visant à instaurer des changements réels et positifs. Nous devons faire des propositions concrètes au gouvernement du Québec afin de l’inciter à adopter une stratégie économique dédiée à notre industrie, à l’instar de la nouvelle stratégie aérospatiale dévoilée récemment.
Le premier pas a été franchi, mais le plus important reste à venir!