Meilleures pratiques
22 février 2016
Dans son rapport final, la Commission Charbonneau a affirmé que « le choix d’une entreprise pour concevoir, surveiller et réaliser des projets complexes de construction publics devrait faire appel à des critères de qualité pertinents.»
Comme indiqué dans ce même rapport, les problèmes mis au jour à l’égard de l’octroi et de la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction ont révélé un certain nombre de vulnérabilités et de failles dans le système, particulièrement dans le domaine municipal.
En conséquence, la Commission Charbonneau a recommandé au gouvernement du Québec d’uniformiser les lois et règlements pour permettre à tous les donneurs d’ouvrage de décider, en collaboration avec un nouvel organisme d’encadrement des marchés publics et sous sa surveillance, de la pondération appropriée des critères de prix et de qualité dans le processus d’adjudication d’un contrat lié au domaine de la construction.
La recommandation d’uniformiser les lois et règlements est appuyée par l’AFG dans l’optique de contrer l’utilisation d’une formule dysfonctionnelle d’évaluation des offres de service dans le domaine municipal.
En effet, comme l’a démontré le quotidien The Gazette par une analyse des contrats de la Ville de Montréal, près de la moitié des contrats de services professionnels sont accordés aux firmes qui présentent la plus basse qualité ou presque. De plus, 9 contrats sur 10 sont accordés aux firmes de professionnels qui soumettent le plus bas prix, sans égard à leur classement en termes de compétence. (Municipal contracts: Quebec sacrifices quality for cost, mars 2015)
Cette situation signifie que les professionnels retenus pour la vaste majorité des mandats municipaux n’auront pas la possibilité d’optimiser l’ingénierie des projets. Pourtant, l’investissement dans l’optimisation des projets à l’étape de l’ingénierie permet souvent d’économiser des sommes plus importantes par la suite sur les coûts de construction, d’exploitation et de maintenance.
En considérant que l’ingénierie ne représente que de 1 % à 2 % des coûts d’un projet sur l’ensemble de son cycle de vie, il n’apparaît pas judicieux de chercher à tout prix des économies à cette étape.
À l’heure actuelle, certains décideurs municipaux semblent satisfaits de payer moins cher l’ingénierie de leurs projets, mais ne réalisent peut-être pas les impacts potentiels sur le coût total de possession.
Il n’existe pas de mode de sélection parfait, mais dans un prochain billet, j’aborderai les avantages de la sélection basée sur la compétence pour les services professionnels d’ingénierie, qui a fait ses preuves pour réaliser des projets de qualité tout en favorisant le respect des budgets et des échéanciers.