Affaires publiques
5 mai 2023
En 1996, devant une crise des finances publiques majeure, Lucien Bouchard lançait le Sommet sur l’économie et l’emploi. Il réunissait ainsi les principaux acteurs économiques, syndicaux et sociaux de l’heure pour trouver des solutions. L’initiative aura mené, entre autres, à la mise en place du Chantier sur l’économie sociale.
Il est maintenant temps de faire de même face aux changements climatiques.
Alors que les événements tragiques des derniers jours dans Charlevoix nous rappellent péniblement l’ampleur de la crise climatique, l’Association des firmes de génie-conseil du Québec réclame la même audace et le même tour de force pour limiter les changements climatiques et contrer leurs effets dévastateurs croissants, tout en maintenant une vigueur économique permettant d’aplanir les inégalités qu’ils causent.
L’ingénierie québécoise, avec sa grande capacité d’innovation, fait partie de la solution.
Un sommet national sur l’adaptation aux changements climatiques rassemblerait les acteurs du génie québécois et fédérerait cette force technique avec les municipalités ainsi qu’avec les professionnels de la santé, de l’aménagement du territoire, de la sécurité publique et d’autres sphères pertinentes. Son mandat serait d’évaluer le risque aux infrastructures et de proposer des solutions d’adaptation et de transformation.
La nécessité de cette résilience est implacable. Selon une étude commandée par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) réalisée par Ouranos et WSP, « il en coûterait plus de 2 milliards de dollars par an aux municipalités québécoises […] seulement pour adapter leurs infrastructures et les rendre plus résilientes aux aléas climatiques […] ».
Il est donc essentiel et urgent d’agir. Selon nous, cette action passe par un sommet visant la résilience du territoire québécois.
Les thèmes à aborder pourraient être nombreux, mais la capacité et la résilience des infrastructures apparaît comme un incontournable. Les événements climatiques extrêmes commanderont la conception et la construction d’infrastructures plus résilientes, lesquelles devront être fondées sur des modélisations climatiques à jour. La recherche sur le développement des infrastructures vertes devra être accentuée et les solutions intégrées dès la conception.
La révision réglementaire doit aussi faire partie des discussions. Adapter les infrastructures est une chose, mais ce n’est pas suffisant. Il est nécessaire de prévoir une meilleure coordination et d’améliorer les codes et les normes de construction, ainsi que les règlements, notamment afin de tenir compte des données climatiques les plus à jour pour que nos routes, nos bâtiments et nos infrastructures souterraines soient en mesure de faire face aux conséquences des changements climatiques.
Il ne fait aucun doute : l’envergure de la crise appelle à la collaboration de tous les intervenants. Un sommet dédié à l’adaptation aux changements climatiques permettrait de coordonner une réaction rapide devant l’urgence de la situation.
Ensemble, pour un Québec résilient.