« L’environnement conditionne nos choix »

« L’environnement conditionne nos choix »

Saviez-vous que seulement 7,5 % du territoire de la Suisse peut être construit? Pas surprenant que les Suisses soient maîtres de l’aménagement du territoire, ils n’ont pas le choix. En Amérique du Nord, nos grands espaces sont un don du ciel mais, en même temps, ils nous ont rendus peu performants et peu soucieux d’utiliser et d’aménager le territoire de façon rationnelle. Le génie-conseil a beaucoup à apporter dans ce domaine.

Connaissez-vous l’Alliance ARIANE ? L’alliance ARIANE regroupe des organisations et experts visant à faire de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme une priorité au Québec. Son objectif principal est que le Québec se dote d’une Politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Avec une centaine de représentants de la société civile, issus de tous les milieux, j’ai assisté le 20 février à Québec au Forum Savoir où on s’en va, organisé par l’Alliance.

J’ai d’abord été frappé par la qualité et la diversité des participants, d’horizons très différents, représentants les pôles économique, environnemental et social du développement durable. On peut encore dialoguer de façon constructive au Québec, c’est rafraîchissant. Le Forum était co-présidé par l’ex-olympienne Sylvie Bernier, ambassadrice des saines habitudes de vie (photo de couverture), et Yves-Thomas Dorval, PDG du Conseil du patronat du Québec.

Quelques statistiques m’ont renversé : 21 % du budget des ménages québécois est consacré au transport – il se situait à 15 % il y a 15 ans – versus 14 % pour l’alimentation! Par ailleurs, 50 % des Québécois de plus de 12 ans sont atteints d’une maladie chronique liée à l’embonpoint. Combinez ces deux statistiques, et les pistes de solution sont évidentes : un meilleur aménagement du territoire favorisant le transport collectif et le transport actif.

Pourquoi plus de Québécois, malgré les meilleures intentions du monde, n’utilisent-ils pas ces modes de transport ? Parce que « l’environnement conditionne nos choix », affirme avec raison Sylvie Bernier. Le train Montréal/Blainville (aujourd’hui la ligne Saint-Jérôme) devait suppléer de façon temporaire à la fermeture de la circulation durant les travaux effectués sur le pont Marius-Dufresne entre Rosemère et Laval. Ce train est devenu si populaire qu’il n’a jamais fermé!

Il revient aux pouvoirs publics de s’assurer que les choix offerts aux citoyens soient économiques, accessibles et efficaces. Le grand nombre de décisions gouvernementales qui touchent au territoire devraient tenir compte, en amont, de leur impact sur celui-ci. Logique? Oui, mais ce n’est pas le cas à l’heure actuelle.

Le génie-conseil peut offrir un précieux éclairage à la prise de décision par les études d’impact que nous réalisons, en amont des projets, ainsi que par notre contribution stratégique à l’optimisation des ouvrages d’infrastructure. Nous sommes d’ailleurs à finaliser, grâce à l’excellent travail de notre Comité Municipal, un guide d’élaboration des études d’avant-projets qu’il me fera plaisir de partager dans un prochain billet. À suivre.

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