Leadership responsable : comment repenser le transport pour accélérer la lutte contre les changements climatiques

Leadership responsable : comment repenser le transport pour accélérer la lutte contre les changements climatiques

Pour souligner la sortie d’une nouvelle collection de vignettes pour le Manifeste du génie-conseil, l’AFG donne la parole à des professionnel.les sur des projets innovants, créatifs et durables. Dans ce billet, Laurence Lebel, directrice de l’ingénierie et de l’intégration des systèmes chez AtkinsRéalis, explique comment repenser le transport pour accélérer la lutte contre les changements climatiques.

Les changements climatiques représentent l’un des défis les plus urgents de notre époque. Au Canada, le secteur des transports est responsable de 25 %[i] des émissions de gaz à effet de serre (GES), tandis qu’au Québec, cette proportion atteint 45 %[ii].

Les prochaines années seront déterminantes pour changer notre trajectoire climatique. Si le transport contribue au problème, il constitue également une opportunité d’intégrer des solutions durables répondant aux besoins des citoyens. Nous devons ainsi repenser le transport et sa mise en œuvre, car la mobilité verte va bien au-delà des véhicules.

L’interopérabilité et la micromobilité pour des déplacements urbains fluides

Nos villes sont constituées de divers systèmes qui doivent fonctionner ensemble pour être efficaces, tels que le logement, les soins de santé, l’énergie, et le transport. En matière d’infrastructures de transport, il est essentiel de tisser l’interopérabilité et la micromobilité dans notre tissu urbain pour les rendre durables.

L’interopérabilité permet aux usagers de naviguer d’un système à l’autre (par exemple, du logement au transport, puis aux soins de santé) de manière interchangeable, intuitive, accessible et sécuritaire. Pour effectuer ce virage, nous devons repenser fondamentalement nos modèles de collaboration entre les intervenants de ces systèmes et intégrer des innovations technologiques permettant une meilleure interconnectivité numérique, comme l’IA.

Il faut également lier les réseaux physiquement, notamment via la micromobilité. Celle-ci se matérialise par des modes de transport légers et agiles qui sont utilisés pour de courtes distances, tels que les vélos et trottinettes. Ces modes de transport comblent certains écarts entre les arrêts de transport en commun et la destination des usagers, améliorant la connectivité dans les environnements urbains. Toutefois, la micromobilité doit être soutenue par l’innovation sociale,permettant lepartage d’engins légers.

Le réaménagement de la station de métro STM Vendôme à Montréal[iii] piloté par AtkinsRéalis montre comment des investissements ciblés dans les infrastructures et l’engagement des parties prenantes peuvent améliorer l’accessibilité,[iv] encourager l’utilisation des transports en commun et favoriser la mobilité active. Ce projet a notamment intégré de nouvelles zones piétonnes et stations de vélo-partage Bixi, tout en améliorant la connectivité avec la gare de train exo et le Centre universitaire de santé McGill avoisinants.

Par ailleurs, le REM de Montréal[v] et le Canada Line[vi] à Vancouver sont deux exemples de réseaux de transport léger sur rail sans conducteur qui sont devenus des outils puissants d’atténuation des émissions urbaines et de la congestion routière, par leur efficacité et leur accessibilité. À Vancouver, le Canada Line a desservi plus de 500 millions d’usagers depuis son lancement en 2009[vii] et la première phase du REM connait également un grand succès.

Des solutions naturelles pour une meilleure résilience

Exercer un virage collectif vers le transport en commun et la micromobilité implique toutefois de pouvoir se fier à ces infrastructures plus complexes. Celles-ci doivent donc être plus résilientes : bien protégées contre les chocs aigus (inondations, canicules, pandémies, etc.) et adaptées aux facteurs de stress chronique (hausse du niveau de la mer, infrastructures et population vieillissantes, etc.).

Pour inverser la trajectoire actuelle, nous devons considérer toutes les solutions à notre portée et bien cerner la meilleure approche à utiliser. Aux innovations technologiques et sociales s’ajoutent ainsi l’innovation basée sur la nature, qui vise à favoriser la préservation de la biodiversité, l’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau, et la création d’espaces verts.

Le cas du corridor du nouveau Pont Samuel-de Champlain[viii] illustre bien la mise en œuvre de ces principes. Au-delà de son rôle majeur dans l’amélioration de la fluidité (transport collectif, pistes multifonctionnelles), ce projet a mis de l’avant plusieurs solutions innovantes pour la gestion des eaux pluviales, la protection des milieux naturels et l’utilisation de matériaux plus durables.

Si l’accélération de la lutte aux changements climatiques passe par une meilleure intégration des systèmes de transport, la mise en œuvre de solutions efficaces nécessitera toutefois un effort collectif considérable des gouvernements, des entreprises et de nos communautés, reposant sur le savoir-faire du génie-conseil.

Ensemble, nous pouvons concevoir un avenir plus vert et plus résilient.


[i] net-zero-canada-2030-report.pdf (atkinsrealis.com)

[ii] La crise climatique face au poids lourd du transport | Radio-Canada.ca

[iii] Nouvel édicule à l’entrée de la station de métro Vendôme et liaison piétonne vers le CUSM (acec.ca)

[iv] PROJET VENDÔME : MISSION ACCESSIBILITÉ! – Hôpital de Montréal pour enfants (hopitaldemontrealpourenfants.ca)

[v] Réseau express métropolitain (REM) – AtkinsRéalis (atkinsrealis.com)

[vi] The Canada Line | Transformative Projects at SNC-Lavalin (atkinsrealis.com)

[vii] The Canada Line: Celebrating 15 Years of Transit Infrastructure Excellence – AtkinsRéalis (atkinsrealis.com)

[viii] Projet de corridor du nouveau pont Champlain – AtkinsRéalis (atkinsrealis.com)

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