Meilleures pratiques
9 mai 2017
Cette semaine, je participe à la deuxième édition du Sommet international de la confiance dans les organisations, un événement sur deux jours durant lesquels des experts internationaux et québécois échangent sur les enjeux de la confiance organisationnelle.
Je prenais part cet après-midi à une table ronde sur le thème de la confiance à l’ère post-Commission Charbonneau, en compagnie de dirigeants de l’Autorité des marchés financiers (AMF), de la Commission de la construction du Québec (CCQ) et de l’Association de la construction du Québec (ACQ).
D’entrée de jeu, l’animatrice Esther Bégin nous a demandé si les pratiques d’affaires de nos firmes de génie-conseil et entrepreneurs en construction s’étaient améliorées depuis quelques années.
La réponse a été unanime, autant du côté des autorités réglementaires que des associations sectorielles : oui. Pour moi, ça ne fait aucun doute : les pratiques dans l’industrie du génie-conseil ont été complètement revues et se sont améliorées.
D’abord, comme le faisait remarquer Louis Letellier, directeur des contrats publics et des entreprises de services monétaires à l’AMF, les firmes ont fait de gros efforts pour se conformer aux nouvelles exigences en matière d’intégrité mises en place par le gouvernement dans une optique de réhabilitation.
Ensuite, les firmes de génie-conseil ont pris les mesures nécessaires pour mieux contrôler et mieux gérer le risque interne. Les exemples sont nombreux, mais n’ont pas toujours bien été communiqués : changements à la haute direction, nouvelles règles de gouvernance, adoption ou révision de codes d’éthique ou de conduite, enquêtes internes, lignes de dénonciation, etc.
Ces améliorations font partie des impacts « positifs » de la crise de confiance que nous avons traversée et qui a causé un tort énorme à toute l’industrie.
Un tort irréparable? Non, si l’on se fie à Jacques Duchesneau, nouvel inspecteur général de la Ville de Saint-Jérôme, qui a affirmé dans une autre conférence en après-midi que dans la foulée de scandales, les dirigeants pouvaient inspirer à nouveau confiance en passant à l’action pour changer les choses.
En génie-conseil, l’industrie a pris les moyens nécessaires pour redresser la situation et nous en sommes aujourd’hui à rebâtir la confiance. Nous en avons encore pour plusieurs années, mais les plus récents sondages sont encourageants et démontrent que le niveau de confiance se rétablit progressivement.
Par exemple, l’édition 2016 du Baromètre des professions, un sondage « grand public » publié annuellement par la firme Léger, indique un taux de confiance de 79 % pour les ingénieurs, soit un bond de 17 % par rapport à 2015 et de 23 % par rapport au creux de 2013.
C’est une progression remarquable, et j’ose croire que les nombreuses mesures législatives et réglementaires mise de l’avant par le gouvernement, tous les changements effectués par les firmes de génie-conseil, ainsi que les sanctions à l’endroit de plusieurs des ingénieurs fautifs y sont pour quelque chose.