Affaires publiques
3 juillet 2017
La semaine dernière, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a dévoilé un premier plan d’action pour la mise en œuvre de la Politique énergétique 2030.
D’ici les trois prochaines années, le gouvernement investira 1,5 milliard dans des projets verts afin de réduire notre dépendance au pétrole. Au total, 42 actions sont mises de l’avant pour favoriser la transition énergétique vers de nouvelles énergies plus propres.
Comme je l’avais mentionné dans un billet lors du dévoilement de la Politique énergétique, le virage est nécessaire et le gouvernement a fixé des cibles très ambitieuses pour le réaliser.
La mise en œuvre de plusieurs des actions de ce plan 2017-2020 fera appel à des expertises du génie-conseil québécois, comme les initiatives en efficacité énergétique, l’électrification des services de transport collectif, la conversion d’équipements, les projets de centrales hydroélectriques, la production d’énergie solaire, etc. Ce sont des expertises d’avenir sur lesquelles l’industrie du génie-conseil pourra miser pour continuer à se développer.
Un des grands objectifs du gouvernement est de réduire de 40 % la quantité de produits pétroliers consommés d’ici 2030.
Même si cet objectif est atteint – ce qui est hautement souhaitable – cela signifie néanmoins que pour plusieurs années encore, les hydrocarbures continueront d’être une source d’énergie essentielle.
Selon les prévisions publiées récemment par l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) dans son rapport Crude Oil Forecast, Markets and Transportation, pas moins de 1,3 million de barils de pétrole additionnels seront produits chaque jour au Canada d’ici 2030. L’ACPP anticipe une augmentation de la production canadienne de pétrole à 5,1 millions de barils par jour d’ici 2030, par rapport à 3,85 millions de barils par jour en 2016.
La situation est similaire au niveau mondial. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que le pétrole représente 31 % de la demande énergétique mondiale et qu’il continuera d’être la source principale d’énergie d’ici 2040.
À ce chapitre, le Canada serait plutôt bien positionné, selon le Global Energy Pulse, une recherche mondiale inédite réalisée par Ipsos et publiée par l’ACPP sur les perceptions face à l’énergie canadienne.
Cette recherche a notamment révélé que 31 % des répondants dans 31 pays (excluant le Canada) préféreraient importer le pétrole et gaz du Canada plutôt que de n’importe quel autre pays. De plus, le Canada arrive en tête de liste des groupes ou pays producteurs privilégiés par les répondants en matière d’énergie.
Bref, nous devons prendre tous les moyens pour assurer une transition vers des énergies plus propres. Mais d’ici là, nous avons la possibilité de profiter de retombées intéressantes liées à l’exploitation du pétrole, qui demeure la principale source d’énergie.
Cela rejoint les conclusions du rapport d’un comité sénatorial de décembre 2016 sur le transport du pétrole par pipeline, intitulé Les pipelines pour le pétrole : protéger notre économie, protéger notre environnement : « Le Canada se prive […] de milliards de dollars de recettes et de dizaines de milliers d’emplois, en plus d’importer du pétrole de pays étrangers dont certains affichent un bilan contestable en matière d’environnement et de respect des droits de la personne. »
Le Québec peut largement bénéficier des retombées de l’industrie du pétrole. À titre d’illustration, une étude indépendante rendue publique au cours des derniers jours a démontré que les sables bitumineux du Canada génèrent des avantages économiques importants pour le Québec, incluant environ 16 200 emplois, 1,25 milliard $ en PIB et 215 millions $ en recettes gouvernementales.
Bien sûr, le projet Énergie Est de TransCanada offre un potentiel d’augmenter ces retombées. L’Office national de l’énergie mène actuellement une consultation sur l’élaboration de l’audience pour ce projet. De plus en plus d’information est disponible, mais il faut analyser toutes les facettes du projet dans le cadre d’un processus rigoureux. Les parties intéressées ont jusqu’au 15 juillet prochain pour faire part de leurs idées quant à la façon dont l’audience sur le projet Énergie Est devrait se dérouler. À suivre…
CLIQUEZ ICI pour consulter le site Internet de la Politique énergétique 2030
CLIQUEZ ICI pour consulter la recherche Global Energy Pulse
CLIQUEZ ICI pour consulter le rapport Crude Oil Forecast, Markets and Transportation
CLIQUEZ ICI pour consulter le rapport Les pipelines pour le pétrole : protéger notre économie, protéger notre environnement
CLIQUEZ ICI pour consulter l’étude Les retombées économiques au Québec de l’exploitation des sables bitumineux du Canada