De nouvelles preuves renforcent les arguments en faveur de la Sélection basée sur les compétences (SBC)

De nouvelles preuves renforcent les arguments en faveur de la Sélection basée sur les compétences (SBC)

Au cours de la dernière année, trois études distinctes et importantes sur l’approvisionnement ont été publiées, chacune démontrant encore une fois qu’un investissement initial plus important en ingénierie dans un projet se traduit par de meilleurs résultats.

À la fin de 2021, l’Université de l’Alberta a publié une étude, attendue depuis longtemps, qui a évalué et confirmé les avantages de la sélection basée sur les compétences (SBC) pour des services d’ingénierie.

En 2022, deux autres études importantes ont été publiées : l’une provient de la Construction and Design Alliance of Ontario, et démontre les avantages d’investir davantage dans la planification de projet et la conception en ingénierie.

L’autre est une mise à jour d’une étude historique sur la SBC commandée par l’American Council of Engineering Companies (ACEC US) et l’American Public Works Association (APWA).

Les trois études démontrent que les décisions prises en amont du processus d’approvisionnement ont une incidence importante non seulement sur le coût et la qualité des phases de conception et de construction d’un projet, mais aussi sur leur exploitation et leur entretien à long terme.

Ces études s’ajoutent à un ensemble de données existantes qui continuent de montrer que les services d’ingénierie et d’autres services professionnels ne représentent généralement que 6 % à 18 % des coûts de construction des projets d’infrastructure et de 1 % à 2 % des coûts totaux sur tout le cycle de vie.

Ces services ont toutefois une incidence considérable sur tous les aspects de la réussite financière et opérationnelle des infrastructures et ce, pendant des décennies. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’AFG Canada préconise le recours à la sélection basée sur les qualifications pour l’acquisition de services professionnels en ingénierie.

Avantages de la sélection basée sur les compétences (SBC)

Reconnue internationalement comme meilleure pratique en matière d’approvisionnement, la SBC est un processus méthodique et transparent permettant de sélectionner la société d’ingénierie la plus appropriée pour un projet donné.

La SBC mise sur les compétences de l’équipe de projet et sa compréhension des objectifs, ce qui favorise une portée, un calendrier et un budget de projet réalistes, équitables et responsables.

Cela se traduit par des économies pour le client et les contribuables, en garantissant des projets de haute qualité avec une durée de vie accrue et des économies significatives sur tout le cycle de vie.

Le recours à la SBC permet également de protéger l’intérêt public lors de la conception, de la construction, de l’exploitation, de l’entretien et de l’éventuelle mise à niveau ou mise hors service d’un projet ; parce que le travail des firmes de génie-conseil a un impact direct sur la santé et la sécurité de nos communautés, l’acquisition des services sur la base des qualifications plutôt que sur le plus bas prix sert beaucoup mieux l’intérêt public.

La SBC donne également aux petites entreprises l’occasion de faire valoir leurs expertises. Enfin, elle favorise l’innovation technique en permettant au client de définir la portée du projet pendant le processus de sélection.

Utilisée aux États-Unis depuis 1970 et au Québec depuis 2008

Alors que certaines juridictions utilisent la SBC comme mode d’approvisionnement – elle est mandatée par la loi aux États-Unis depuis les années 1970 et plus récemment par la ville de Calgary et la province de Québec – plusieurs clients ne connaissent pas cette pratique ou sa valeur pour maximiser la durabilité, l’innovation et les économies liées au cycle de vie.

Pendant des années, l’AFG Canada et les associations provinciales et territoriales ont fait valoir l’impact de cette meilleure pratique sur l’optimisation des résultats pour les contribuables.

Des obstacles à l’adoption de la SBC au Canada

Cependant, il a été difficile de promouvoir efficacement la réforme de l’approvisionnement et l’adoption de la SBC au Canada pour plusieurs raisons.

De plus en plus, les marchés publics sont gérés par des personnes ayant peu de connaissances en ingénierie et n’ayant aucun rôle à jouer dans la réalisation du projet et sa réussite à long terme.

Les perceptions face à la décision de ne pas sélectionner la soumission au plus bas prix est aussi un obstacle pour de nombreux fonctionnaires et élus.

La publication de ces études est stimulante pour notre industrie. C’est une occasion de renouveler et de relancer la sensibilisation des parties prenantes avec des données à jour, et en particulier des données canadiennes qui viennent compléter le bagage de connaissances provenant des États-Unis.

L’AFG Canada et les associations provinciales et territoriales peuvent maintenant défendre plus efficacement la nécessité de revoir le mode d’approvisionnement et de favoriser, comme au Québec, l’adoption de la SBC auprès des professionnels de l’approvisionnement, des hauts fonctionnaires, des élus et des consultants en gestion qui conseillent leurs clients.

Lorsque je quitterai la présidence du conseil d’administration de l’AFG Canada cet automne, je le ferai en sachant que notre industrie est en mesure de faire des percées importantes dans la promotion de la SBC et de démontrer les impacts positifs – financiers, environnementaux et sociaux – de l’achat de services professionnels basés sur les qualifications plutôt que sur le plus bas prix.

Pour plus d’information sur la sélection basée sur les qualifications (SBC), visitez le site de l’AFG Canada https://www.acec.ca/fr/representation/sbc.html

Note : Ce texte a été adapté d’un message publié en anglais dans l’édition de mai/juin 2022 de la revue Canadian Consulting Engineer.


À propos de l’auteur : David Murray, ing., associé, vice-président principal – Énergie et ressources chez CIMA+ est ingénieur associé depuis 2008 alors que la firme d’ingénierie qu’il avait fondée en 2003 a été fusionnée à CIMA+. Il est directeur des bureaux de CIMA+ de l’Estrie, de la Montérégie et du Centre-du-Québec qui comptent plus de 420 employés. Depuis 2016, il siège au sein du Conseil d’administration de l’Association des firmes de génie-conseil du Canada (AFGC) et en octobre 2021, il a été nommé président pour un terme d’un an.


Photo de couverture : La ville de Calgary est l’une des rares au Canada à utiliser la sélection basée sur les compétences.

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