Affaires publiques
27 avril 2016
Faisons de l’intégrité un avantage concurrentiel pour le Québec. Après la crise profonde que nous avons vécue en lien avec l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, et avec le rapport de la Commission Charbonneau en mains, le Québec a maintenant tous les outils qu’il lui faut pour relancer un secteur d’activité névralgique et devenir un modèle reconnu en matière d’intégrité.
Le gouvernement du Québec a réagi récemment à certaines des recommandations de la Commission, et nous nous en réjouissons. Il est temps toutefois, car le temps file, que le gouvernement statue sur l’ensemble des recommandations, et fasse connaître son plan de travail et son échéancier.
Sans attendre le rapport de la Commission, le gouvernement a déjà posé les premières briques d’un nouvel écosystème en adoptant des mesures importantes et efficaces, comme la création de l’UPAC, en 2011, et la Loi 1 sur l’intégrité en matière de contrats publics entrée en vigueur à la fin de 2012. Cette Loi a mis en place un processus d’autorisation par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour les entreprises désireuses de contracter avec un organisme public ou avec une municipalité.
Cinq mois se sont écoulés depuis la publication du rapport et nous ignorons l’échéancier de la création de l’Autorité des marchés publics, de laquelle dépendent plusieurs autres recommandations, comme l’importante recommandation 2, dont l’application permettrait tout particulièrement de revoir le système d’octroi des contrats de services professionnels dans le monde municipal, où la prédominance du prix va à l’encontre des meilleures pratiques.
Il y a un principe bien simple dans toute gestion de crise : une fois la reconnaissance des torts faite et les solutions articulées, il existe une opportunité de devenir premier de classe. Nous avons cette possibilité. C’est ce qui a été fait au Québec en matière de financement des partis politiques par exemple, alors que le système québécois est maintenant vanté partout au Canada.
Plus de 5 000 emplois en génie-conseil ont été perdus avec la crise économique et dans la tourmente de la Commission Charbonneau. Pourquoi restons-nous dans l’incertitude? Pourquoi attendre?