Concevoir des solutions durables

Concevoir des solutions durables

Voilà maintenant une année que la planète est confrontée à la COVID-19. Cette semaine, les touchants hommages aux victimes nous ont rappelé les nombreux drames humains derrière les statistiques anonymes qui nous sont présentées quotidiennement.

La lumière au bout du tunnel apparaît heureusement grâce aux vaccins et une fois cette pandémie enfin terminée, nous devrons continuer à chercher des solutions face à l’autre grande crise planétaire : les changements climatiques.

Comme pour la COVID-19, la science et les professionnels sont appelés en renfort. Mais cette fois-ci, plutôt que des laboratoires biotechnologiques et des spécialistes de la santé, ce sont principalement les ingénieurs qui trouveront des solutions.

Entre autres, les ingénieurs contribueront à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et à adapter nos infrastructures.

Le Plan pour une économie verte 2030 du gouvernement du Québec nous guide dans la bonne direction.

En plus d’un vaste chantier d’électrification des transports, le plan vise notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le domaine industriel, décarboniser le chauffage des bâtiments et mieux gérer les matières résiduelles.

De plus, il prévoit l’adaptation des infrastructures aux changements climatiques : routes, production électrique, drainage urbain, parc immobilier, approvisionnement et distribution de l’eau, etc.

À cet égard, le plan reconnaît spécifiquement la contribution des ingénieurs en soulignant que « la réalisation ou la conservation des infrastructures vertes nécessitent la contribution de nombreux savoir-faire liés à la conception des infrastructures, telles que l’ingénierie et l’architecture… ».

Bonnes pratiques encouragées dans les municipalités

Dans un même ordre d’idées, le gouvernement Legault a récemment adopté des modifications législatives afin d’encourager les municipalités à considérer les principes prévus dans la Loi sur le développement durable lors de l’attribution de contrats publics.

Un de ces principes stipule que « la valeur des biens et des services doit refléter l’ensemble des coûts qu’ils occasionnent à la société durant tout leur cycle de vie, de leur conception jusqu’à leur consommation et leur disposition finale ».

Dans le domaine des infrastructures, cette notion du coût de possession trouve toute sa valeur à l’étape de la conception par les ingénieurs.

Contrats de services professionnels des ministères et organismes

Pour les contrats d’ingénierie (et d’architecture) des ministères et organismes publics au Québec, où la sélection des fournisseurs est basée sur la qualité depuis 2008, plusieurs espèrent que l’utilisation des meilleures pratiques soit maintenue, et même renforcée.

Cette semaine, lors d’un événement sur les contrats publics organisé par Les Affaires, la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel a (de nouveau) annoncé la révision prochaine de la Loi sur les contrats des organismes publics. Je dois admettre que ses propos m’ont inquiété.

En 2018, la réforme proposée par le gouvernement précédent avait soulevé une forte opposition parmi les regroupements d’affaires, groupes environnementaux et experts de tous horizons.

L’été dernier, l’intention du gouvernement d’intégrer dans le projet de loi 61 un article qui lui aurait donné le pouvoir de changer les modes d’octroi de contrats par simple règlement avait également suscité de très vives critiques. L’article avait d’ailleurs été rapidement retiré.

Entendre parler à nouveau de nouvelles dispositions sur les contrats de services professionnels pour « donner plus de souplesse » fait craindre que la vision du gouvernement demeure inchangée sur la nécessité d’une bonne planification pour la réalisation de projets de qualité.

Pourtant, les objectifs de développement durable, de lutte aux changements climatiques, d’optimisation des ouvrages, du maintien du niveau de service attendu et du meilleur coût de possession devraient nous en convaincre.

Un sondage nous avait d’ailleurs permis de confirmer que la population est d’avis, dans une proportion de 92 %, que les firmes d’ingénierie mandatées pour concevoir nos infrastructures devraient être choisies d’abord sur la base de la compétence/qualité plutôt que sur la base du plus bas prix.

Bref, les plans et les politiques du gouvernement sont d’un grand intérêt, mais ils doivent être suivis d’actions et de pratiques cohérentes.

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