Affaires publiques
16 Décembre 2015
La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui vient de se terminer (COP21) a permis une prise de conscience encore plus grande sur les défis à relever dès maintenant pour limiter le réchauffement de la planète.
Dans cette optique, les changements climatiques interpellent les firmes de génie-conseil à trois niveaux. Que faisons-nous comme entreprises pour réduire notre empreinte de carbone? Quelles solutions apportons-nous à nos clients pour minimiser les émissions de GES des ouvrages? Et finalement, que faisons-nous pour nous assurer que les ouvrages soient adaptés aux changements climatiques qui sont déjà en cours?
D’abord, plusieurs firmes de génie-conseil ont adopté des politiques visant à réduire leurs propres émissions par des mesures telles que l’efficacité énergétique, le reconditionnement des ordinateurs ou la réduction des voyages d’affaires, et nous les en félicitons.
Ensuite, pour leurs clients, nos membres font preuve de créativité et d’innovation. On l’a vu lors de la remise des Grands Prix du génie-conseil québécois en mai dernier avec des projets tels que celui du Centre de transport Stinson de la Société de transport de Montréal (mécanique-électrique : Bouthillette Parizeau). Grâce à des concepts innovateurs, ce bâtiment est devenu le premier centre de transport LEED Or au Québec. Les mesures mises en place touchent la consommation d’énergie, la réduction de la consommation d’eau potable et des efforts importants au niveau du développement durable. En novembre, le projet a également remporté le Prix du projet de l’année 2015 dans la catégorie Construction et ingénierie au Gala élixir du PMI-Montréal.
Il en va de même du projet d’amélioration énergétique des bâtiments du Centre de santé et de services sociaux de la Pointe-de-l’Île à Montréal (CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal). L’équipe multidisciplinaire (firme de génie-conseil : Stantec) a relevé plusieurs défis visant à intégrer aux bâtiments existants, soit deux CLSC et quatre centres d’hébergement, des technologies telles que la géothermie, les réseaux de chauffage à basse température, la récupération de chaleur et les chaudières à condensation. Le projet permet une réduction annuelle des émissions de gaz à effet de serre de plus de 1 000 tonnes d’équivalent CO2, tout en améliorant le confort des bénéficiaires.
Finalement, maintenant plus que jamais, les ingénieurs doivent s’assurer que les ouvrages qu’ils conçoivent soient adaptés aux changements climatiques. Au-delà du Code de déontologie des ingénieurs qui exige de tenir compte des conséquences de l’exécution de ses travaux sur l’environnement et sur la vie, les ingénieurs doivent intégrer ces notions dans tous les types d’ouvrages.
Ingénieurs Canada, l’organisation nationale constituée des 12 organismes de réglementation du génie qui sont chargés de délivrer les permis d’exercice aux ingénieurs du pays, a fait un pas dans cette direction en publiant un guide intitulé Principes d’adaptation aux changements climatiques à l’intention des ingénieurs.
Au Québec, les recherches et les publications d’une organisation comme Ouranos permettent notamment aux ingénieurs d’acquérir les connaissances sur les changements climatiques et leurs impacts pour développer des solutions adaptées.
Ce type de réflexions et de recherches seront nécessaires dans les années à venir pour les ingénieurs, qui joueront un rôle déterminant dans la lutte aux changements climatiques dans plusieurs secteurs d’activité.
Les changements climatiques nous interpellent comme citoyens, comme ingénieurs et comme firmes de génie-conseil. La lutte contre le réchauffement de la planète est cruciale, et elle est la responsabilité de tous. Les donneurs d’ouvrage et les firmes de génie-conseil, qui sont au cœur des projets d’infrastructure, ont une occasion unique de se fixer des objectifs ambitieux qui nécessitent des solutions innovatrices et durables.