Le repreneuriat: un levier de croissance pour les firmes de génie-conseil

Le repreneuriat gagne du terrain au Québec, et le secteur du génie-conseil n’y échappe pas. À l’occasion de la 2e Semaine nationale du repreneuriat, l’AFG a organisé un webinaire réunissant Véronique Gagnon, directrice des investissements au Fonds de solidarité FTQ, et Etienne Rivard, président-directeur général de la firme de génie-conseil Infrastructel. Ensemble, ils ont exploré les grandes étapes et les apprentissages issus du repreneuriat d’une firme familiale et de deux acquisitions subséquentes.

Fondée par le père d’Etienne Rivard en 1997, Infrastructel a été reprise en 2018 par son fils et ses associés, à l’issue d’une planification de près de huit ans. Depuis, l’entreprise a acquis Rochon Experts-Conseils, spécialisée en ingénierie du bâtiment, et Apur, firme reconnue en urbanisme. Résultat : une croissance de 100 % en quelques années et une place dans le top 25 des firmes de génie au Québec.

Une transition réussie grâce à une vision claire

Etienne Rivard le dit sans détour : « La vision et la préparation sont au cœur du succès. » Dès que l’intention de céder l’entreprise se précise, un processus rigoureux doit s’enclencher. Identifier les talents clés, structurer la relève, définir les étapes : chaque détail doit être anticipé pour assurer une transition fluide.

Bien s’entourer, un facteur déterminant

L’accompagnement par des partenaires externes a joué un rôle central dans cette démarche. Des ateliers avec Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL), le soutien de Repreneuriat Québec (Centre de transfert d’entreprise du Québec), l’expertise d’Inno-centre et le financement du Fonds de solidarité FTQ ont permis d’accélérer la réflexion stratégique et de maximiser les conditions de financement.

Des vérifications diligentes bien menées ont permis de valider la valeur des transactions et d’obtenir des conditions avantageuses auprès de prêteurs qui croyaient au projet, permettant plus de flexibilité, des moratoires et du temps pour mettre en œuvre un plan de croissance.

Le facteur humain : le nerf de la guerre

Pour les fondateurs, vendre leur entreprise, c’est souvent passer le flambeau d’un projet de vie. Il est donc crucial d’instaurer un climat de confiance et de s’assurer d’un alignement des valeurs. Comprendre la vision de l’acquéreur, rassurer les équipes, favoriser la continuité : autant de clés pour réussir l’intégration.

Dans une firme de services professionnels, l’expertise des gens est l’actif principal. Identifier une relève déjà en place peut grandement faciliter la transition et garantir la rétention des talents.

Des conseils pour futurs repreneurs… et cédants

Etienne Rivard invite les futurs repreneurs à aller à la rencontre d’autres entrepreneurs pour mieux comprendre les défis du repreneuriat avant de se lancer dans un processus. Et surtout, à ne pas tout faire seuls: « Il faut s’entourer d’experts qui sont en mesure de nous challenger et qui vont nous aider à garder le focus, malgré les opérations quotidiennes. »

Du côté des cédants, la préparation est aussi essentielle. Renforcer la résilience de l’entreprise, diversifier les marchés, préparer une relève… ce sont des actions qui augmentent la valeur d’une firme, mais aussi sa pérennité.

Enfin, bien planifier l’après-transaction avec le soutien des spécialistes en communications et en ressources humaines est indispensable pour maintenir la mobilisation et sécuriser l’expertise.

Un tremplin pour l’avenir

Le repreneuriat, bien orchestré, devient un puissant levier pour assurer la croissance, la continuité et l’innovation dans nos firmes. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre et de transformation du secteur, miser sur la relève entrepreneuriale est une voie d’avenir plus pertinente que jamais.