Génie québécois
30 mars 2016
Le monde du génie-conseil est en deuil. Aujourd’hui, nous avons appris le décès d’un vrai bâtisseur du Québec, Bernard Lamarre. Malgré toutes les grandes réalisations du génie-conseil québécois, les membres de la profession dont la contribution est à ce point reconnue dans notre société sont très rares. Bernard Lamarre, un entrepreneur et un ingénieur passionné, curieux, audacieux et généreux de son temps, est l’un de ceux-là.
Visionnaire, il a joué un rôle prépondérant dans le développement du génie-conseil québécois. Il a été un modèle pour toute une génération d’ingénieurs qui ont suivi ses traces dans l’essor d’une industrie aujourd’hui présente partout dans le monde.
À 31 ans, devenu président de la firme de génie-conseil Lalonde, Valois, Lamarre et Associés, il s’était fixé un objectif de taille : « monter une grosse boîte d’ingénierie œuvrant en français, être autosuffisant et rayonner à l’étranger ». On connaît la suite…
Plusieurs des grands projets auxquels il a participé ont marqué notre époque. Pensons seulement au pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, l’autoroute Ville-Marie, la tour du 1000 de la Gauchetière ou le parachèvement du Stade olympique, sans compter les projets internationaux.
Cet homme ouvert sur le monde et les arts était également un grand philanthrope. Son implication a permis à plusieurs projets culturels et scientifiques de voir le jour, notamment le pavillon Jean-Noël Desmarais du Musée des beaux-arts de Montréal, l’exposition Léonard de Vinci et le Centre des sciences de Montréal.
Au nombre de ses nombreuses implications, il a notamment été président de l’Ordre des ingénieurs du Québec de 1993 à 1997, en plus de présider le conseil d’administration de l’école Polytechnique durant plusieurs années.
J’ai moi-même été en mesure d’apprécier son sens profond de l’engagement alors que j’étais à l’Ordre, puisqu’il était parmi les membres fondateurs de la Fondation de l’Ordre des ingénieurs, dont la mission est de promouvoir les études dans le domaine de l’ingénierie et de contribuer à l’enseignement et au développement de l’expertise en génie. Il avait accepté d’agir à titre de président d’honneur de la première campagne de souscription, en plus de donner généreusement lui-même à la fondation durant ses premières années d’existence.
Un des plus grands ambassadeurs du génie-conseil québécois s’est éteint aujourd’hui. Mais son œuvre demeure un héritage gigantesque pour notre industrie et pour le Québec tout entier.