Génie québécois
11 Décembre 2016
En conférence à l’AFG la semaine dernière, Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, a dénoncé d’entrée le mythe entourant la réalisation de grands projets au Québec. Nous pouvons réaliser ces projets en tout respect des coûts et des échéanciers. Du même souffle, il a affirmé que nous sommes capables de mieux faire les choses pour répondre aux besoins de la société, comme il entend le faire avec le projet du campus MIL.
Le « campus MIL » est la nouvelle appellation du projet du Site Outremont : MIL pour « milieu de l’île », pour « Montréal, Innovation et Laboratoires », pour « milieu d’idées et liens à créer »…
Le campus MIL sera composé de plusieurs bâtiments, à commencer par le Complexe des sciences, qui doit être livré en 2019. Le lancement officiel de la construction doit d’ailleurs avoir lieu bientôt (les participants à l’activité en ont eu un petit aperçu en primeur).
D’autres bâtiments s’ajouteront au cours des 15-20 prochaines années, notamment le département de génie physique de Polytechnique Montréal, le Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS, un centre d’innovation et un projet résidentiel. Il faut ajouter à tout cela la création de quatre nouveaux parcs et d’une place publique par la Ville de Montréal.
En plus, M. Breton a également profité de l’occasion pour annoncer d’autres projets d’envergure à venir pour l’Université de Montréal. Beaucoup d’activité en vue donc dans ce coin de Montréal qui sera complètement transformé.
Guy Breton parle du campus MIL avec un dynamisme inspirant. Ce projet, il le porte depuis une dizaine d’années. C’est long, et il reconnaît lui-même avoir dû demeurer ambitieux et, surtout, patient. Mais il est apparemment un entrepreneur déterminé et il a réussi à mobiliser tous les acteurs autour de ce projet structurant.
Avec le campus MIL, le recteur de l’Université de Montréal a fait preuve de vision et d’un grand leadership. Dans sa présentation, il nous a fait découvrir plus en détail un projet qui tient compte du développement durable et pour lequel l’aspect de l’acceptabilité sociale n’a pas été négligé. Au contraire, le projet est conçu pour favoriser le décloisonnement, les échanges et l’interaction entre la communauté universitaire, plusieurs disciplines scientifiques, les entreprises et les populations des quartiers avoisinants.
Le campus MIL est un beau projet, digne de l’une des meilleures villes universitaires au monde et à la hauteur du savoir-faire québécois.
Dans un contexte où le Québec doit réapprendre à travailler avec ses professionnels, c’est une véritable bouffée d’air frais d’entendre un discours basé sur une vision à long terme, un développement socioéconomique durable et la compétence.
Le projet du campus MIL mise clairement sur la qualité et l’intégration d’un bout à l’autre. Imaginez : le site accueillera même une école primaire à vocation scientifique et entrepreneuriale pour les enfants doués!
Plusieurs firmes de génie-conseil travaillent déjà sur le projet, entre autres : AECOM, Bouthillette Parizeau, Englobe, exp, SDK et associés, SNC-Lavalin et WSP. Le recteur se dit très bien entouré avec les équipes de professionnels sélectionnées, un gage de réussite pour le projet selon lui.
Le campus MIL vise l’accréditation LEED et les professionnels en architecture et en ingénierie utilisent le BIM (Building Information Modeling) pour la conception 3D. Le modèle BIM pourra ensuite être utilisé durant la phase d’exploitation.
Le projet n’est pas encore réalisé, mais déjà nous pouvons en tirer plusieurs leçons en termes de bonnes pratiques. Nous pouvons également anticiper que le campus MIL fera effectivement la démonstration, comme le dit Guy Breton, que nous sommes capables au Québec de répondre à des besoins complexes, de façon compétente, dans les budgets et dans les temps, pour réaliser des projets dont nous pouvons être fiers collectivement.
Bravo à Guy Breton et à toute son équipe et bon succès au Campus MIL!
EN PRIMEUR : UN PREMIER SURVOL DU CHANTIER DU CAMPUS MIL